LILAT

Le temps qui passe se matérialise de manière naturelle. Le paysage s'étend. Les matières minérales s'accumulent et s'élèvent. Des stalagmites jaillissent du sol. Les stalactites descendent lentement à leur rencontre. Les grottes regorgent de ces créations de calcaire. La caverne profonde, encore jamais investit par l'homme, reste le témoin de l'éternité. Le chasseur cueilleur d'hantant s'est transformé en un dieu de la nature capable de l'organiser comme si il en devenait lui-même le créateur. La nature n'exprime plus ce que le souffle de la terre lui dicte. Aujourd'hui le métro, le goudron, les immeubles bouchent les pores de la terre. Et quand en zone rurale on lui offre des étendues d'hectares, elle s'épanouit noyée dans les substances sulfureuses. Alors qu'en zone urbaine elle perd toute sa raison d'être, emprisonnée dans l'architecture.

Ce stalagmite de plomb est un semblant de concrétion réalisé dans un matériau naturel et tendre cachant une extrême toxicité. La nature sous l'emprise de l'homme devient dès lors nocive pour elle-même.